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Tournée de boss à Kawaii !

Dim 8 Sep 2013 - 19:43 par Ragusen

Kawaii part à la rencontre de Black Wizzard la Semaine prochaine, Samedi ! Si tu veux être de la partie, contactes moi vite !

Commentaires: 2

Tour de guilde

Mer 29 Fév 2012 - 20:46 par Kenoki

Bijour ou bisoir tout le monde ^^

Vous voulez tous en faire partie, vous voulez tous être présent le soir où elles ont lieu, les tours en mode kawaii sont de retours ^^

Un jour par week end et un dans la semaine, soit deux par semaine (j'en ai déjà perdu ? non ^^) auront lieu les tours de guilde en ma compagnie pour le moment ^^

J'annonceraient donc sur le forum le planning des tours de …

[ Lecture complète ]

Commentaires: 15


Matsiak Ynah Tuifen

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Matsiak Ynah Tuifen Empty Matsiak Ynah Tuifen

Message  Matsiak Ven 4 Jan 2013 - 20:56

Je
suis Matsiak, de la famille Ynah Tuifen. Nous sommes basés à
Chester à l'origine, mais j'ai toujours grandi à
Roxbury, dans une maison de campagne, élevé par une
dame de compagnie de ma mère. Je ne suis que le cadet de ma
famille et les affaires politiques, les responsabilité de mon
sang ne me sont pas dédiées. Comme le veut la
tradition, j'ai donc été voué très tôt
à l'éducation militaire, et sitôt mes plus jeunes
années passées, j'ai intégré le collège
du Noble Masquer de ma cité d'enfant.


Pour
revenir une bonne fois sur les premières saisons de ma vie, je
dirai que les occupations de mes parents étaient telles que je
ne les voyaient guère, et je considérai Dame Elyanna
comme ma mère jusqu'au jour ou je fut requis pour la première
fois au bal de la noblesse de Cardiff. J'appris alors mes origines.


Mes
géniteurs me reçurent au jour de mes six ans dans le
bureau de chêne de la maison, jusque là interdit pour
moi, et je me souviens avoir été très intimidé.
Tout deux étaient extrêmement réservés,
mesurant chaque geste, chaque parole, comme si le poids d'un monde
écrasait leurs épaules. Je garde d'eux ce souvenir, un
père droit comme la justice et le regard sévère
mais franc, et une mère au visage doux mais comme effacé
derrière son mari. Elle avait ce regard vert qui disait
tellement de choses, exprimant sans doute ce qu'elle ne pouvait se
permettre à voix haute.


Ce
qui résultat de cet entretien, je ne pouvais le deviner
exactement, mais devais marquer mon destin à jamais. Après
m'avoir à peine demandé comment je vivais mon séjour
à Roxbury, que mon père hochait déjà la
tête et s'asseyait à ce grand bureau de bois massif,
signant en silence une liasse de documents à l'entête du
Noble Masquer.


Le
lendemain, ils repartaient déjà, et sans autre forme de
procès, une calèche m'emportait vers les dépendances
collégiales de mon futur univers: la Magie. J'avais six ans,
et mon monde de douceur et de confort allait disparaitre pour un
temps.





Avant
de continuer, je propose une parenthèse pour expliquer un
point crucial au lecteur: la magie n'est pas soumise. Un claquement
de doigts n'apportera jamais rien, et seule la discipline rigoureuse
et l'étude acharnée des glyphes d'invocation de mana
amènent à un résultat intéressant. Plus
d'un camarade s'est retrouvé brûlé ou l'épaule
prise dans la glace pour avoir mal dosé ses gestes, ou mal
réalisé son cercle. Certains ont même perdu la
vie... Vous devez vous impliquer totalement dans la compréhension
des variables élémentalistes, et contrôler
parfaitement le flux d'énergie développé,
suivant que vous maniiez un cariad ou une rapière.


Je
ne vais pas rentrer dans les détails, mais il n'est pas anodin
que notre discipline soit réputée la plus difficile.





Pour
les congés, je pouvais retourner chez moi, et retrouver un
temps les avantages de mon statut. Ces jours furent nécessaires,
car l'enseignement des maîtres était démesurément
difficile, et un blason ou un titre n'avait aucune valeur a leur
yeux. J'oubliais donc pendant de courtes heures les travaux de
théologie élémentale, et les éreintants
exercices d'escrime, où l'on devait mêler magie et métal
en un tout uni et mortel.





En
dehors de ces heures paisibles, on attendait de moi que j'intègre
des siècles de savoir thaumaturgique, et que je me montre
habile à manier la rapière, arme suffisamment légère
pour ma carrure toute en finesse. Je n'ai jamais été et
ne serai jamais à l'image d'une statue de fier guerrier
musculeux, mais je m'en moque. Il est d'autres moyen de blesser, et
mes professeurs se sont attachés à me le faire
comprendre. Je naviguais donc des heures durant entre la bibliothèque
et le gymnase, prenant lorsque j'en avais le droit le temps de
souffler ou de manger. J'ai pu maudire mes maîtres un bon
millier de fois pendant ces années terribles, mais alors que
je couche sur le parchemin mes souvenirs, je sourie en pensant qu'ils
m'ont sans doute sauvé la vie en agissant ainsi. En vérité,
je comprend aujourd'hui que s'ils se sont montré presque
cruels, c'était pour ne pas apprendre, des mois, des années
plus tard, qu'un de leurs poulains avait trouvé la mort
stupidement. Mais allez faire la part des choses entre les sentiments
et la fierté au sein du Noble Masquer....





Le
bruit des vagues au delà des bastingages de mon vaisseau me
ramènent à mes premières expériences en
mer. cela aussi il me faudra le conter. Bien sûr je fut d'abord
officier-cadet, responsable en second de la bonne tenue du navire.
Chaque cordage, chaque voile du foc à la grand'vergue, de la
proue à la poupe, jusqu'aux pièces de tirs et la
réserve à poudre, la moindre erreur de ma part pouvait
coûter la vie à de nombreux marins, et à vingt
ans, cette responsabilité fut inscrite à chaque faute
par des coup de fouet attaché à un mât, torse nu,
le dos lacéré et sanglant. Cela peux paraître
cruel, mais le code maritime est strict par nécessité.
Voudriez vous mourir ou porter le poids de la mort d'autrui pour une
erreur? Non, bien sûr que non, et moi non plus. J'appris donc à
connaitre mon bâtiment sur le bout des doigts, et en quelques
années de navigation en haute mer, ce fut chose faite, et je
remportais même la confiance des marins que je dirigeais.





Aujourd'hui,
je suis capitaine de la marine de Roxbury, et j'ai l'honneur de
naviguer sur une fière frégate de course, le Renard des
mers. Mais comment j'ai gravis les échelons est une autre
histoire et nous n'en sommes pas encore là.


Laissez
moi commencer avant cela par, voyons voir.. Oui, ma dernière
année au collège du Noble Masquer de Cardiff.
Matsiak
Matsiak
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Matsiak Ynah Tuifen Empty Re: Matsiak Ynah Tuifen

Message  Matsiak Ven 4 Jan 2013 - 20:58

Chapt
1:Notre prison est un royaume.








"_Hey,
Mat!"


Le
jeune aristocrate se retourna en haussant un sourcil. Derrière
lui, son ami Ethan, un descendant des nobles de Magnel, avait pressé
le pas pour le rattraper. Essoufflé, le jeune homme lui posa
la main sur l'épaule, et tenta de reprendre contenance. Puis
il remit de l'ordre dans ses cheveux, et le regarda en riant.


"_La
prochaine fois, c'est moi qui te battrais à l'épée!
Tiens toi prêt!"





Matsiak,
interloqué, le regarda s'éloigner sur un rire. Le vent
soufflait dur ce jour là. La cloche du collège du Noble
Masquer de Cardiff résonnait encore la fin des cours dans
l'air froid du début de l'hiver, et les arbres, la végétation,
tout s'était endormi aux premiers frimas. Les étudiants
de Magie s'éloignaient seuls ou en petits groupes vers les
dortoirs ou leurs maison en ville, et le jour tombait vite.


Resserrant
son manteau autours de ses épaules, le cadet de la famille
Ynah Tuifen posa son regard vert sur les toits de Roxbury. Ses
pensées volaient de ses cours à ses parents qu'ils ne
voyait presque pas, ses obligations de clan inexistantes comme si on
voulait l'écarter, et à tout ces bleus qui lui
rappelaient la dureté de son entraînement. Frissonnant,
il prit a son tour le chemin des dépendances pour retrouver un
bon feu, un repas chaud, et un peu de repos.








Dans
le petit salon des étudiants, plusieurs fils et filles de
bonne famille révisaient ou devisaient à voix basse sur
les principes de magie ou l'attitude des professeurs envers eux. Une
demoiselle de Magnel interprétait à la harpe une
vieille ballade des montagnes, et un jeune seigneur de Chester
l'accompagnait à la voix, instaurant une atmosphère
paisible. Près du feu, deux amis essayaient de créer
des formes dans les flammes, entourés par d'autres étudiants
qui les encourageaient.


Matsiak
soupira. Ce soir encore, tout était calme. Bien trop calme
pour le jeune homme. Se dirigeant vers sa chambre après un
bref salut à la ronde, il s'allongea sur son lit et contempla
le plafond. Que n'aurait-il donné pour d'épiques
batailles, de majestueux et puissants sortilèges à
maîtriser. Il lui semblait que sa vie s'éternisait dans
cet endroit trop tranquille ou la journée était rythmée
par les coups de cloches du collège et les coups encaissés.
A force de rêver, il finit par sombrer dans un sommeil profond,
plein de ces phantasmes qu'il espérait tant, traversant monts
et châteaux en quête d'une gloire infinie.





Le
lendemain arriva, et matsiak s'éveilla péniblement. Il
détestait toujours les matins, et restait grincheux tant qu'il
n'avait pas eu l'occasion d'engloutir quelques viennoiseries. Ses
cheveux blanc emmêlés lui donnaient l'air hirsute d'un
retour de polochon, et ses yeux ne s'ouvrirent vraiment que sous la
douche a peine tiède. Ses ablutions finies, il enfila
l'uniforme du collège et se dirigea vers la cantine, lorsque
l'un des surveillants le saisit par les épaules.


«
_Tuifen, pas le temps de manger! T'es attendu pour un examen
surprise. File en vitesse au terrain de tir. Les autres convoqués
et le vieux Ernst y sont déjà! »


Faisant
mine de retourner chercher son manteau, Matsiak ne put esquiver le
coup sur son visage et tomba à la renverse.


«
_Peut-être Monsieur croie-t-il que ses ennemis le laisseront
s'habiller chaudement en cas d'attaque? Ou bien pense-t-il que le mot
« attendu » veux dire « je peux prendre mon temps
»? » gronda le surveillant. « Je t'ai dit EN
VITESSE! » Ajouta-t-il en saisissant le col de la veste de
Matsiak.





La
poigne de l'homme était trop forte, et le jeune Tuifen fut
traîné jusqu'à la porte dans le silence général.
De telles scènes étaient peu fréquentes
heureusement, mais ne prévenaient jamais. Personne n'osait
dire un mot, et tous gardaient la tête dans leur nourriture de
peur d'être la cible suivante. Le surveillant ouvrit la porte
et jeta Mat dans l'escalier dehors, le laissant atterir sur la pierre
froide.


«
_ Va maintenant, et ne t'avise pas de traîner en route, ou je
te promet que ta prochaine nuit sera sur ces marches! »





La
porte claqua sinistrement, et le jeune homme frissonnant se mit a
courir en boitant vers le champ de tir. Arrivé sur place, il
vit ses camarades plus ou moins habillés, claquant des dents,
s'exerçant au lancer de boule de feu, tâchant
péniblement de leur donner une trajectoire, une forme, une
intensité, transpirants sous l'effort. Résigné,
il se mit en place et commença a son tour les tâches
demandées sous les aboiements cyniques du vieux professeur.


_Le
feu”, commença le vieillard, “est un élément
primaire. Il est basé sur des sentiments comme la colère
ou l'amour, et des actions comme l'accélération, ou le
cri. Vous ne parviendrez jamais à rien si vous ne vous mettez
pas dans le crâne qu'il faut s'imprégner de l'essence
d'une force pour l'utiliser, bande de larves amorphes! Bougez-vous au
lieu de trembler de froid! Certaines batailles se gagnent dans la
neige au milieu de la nuit! Vous devez vous habituer à faire
fi des conditions de combat pour devenir de vrai agents du Noble
Masquer!”


Ce
disant, il assénait de temps en temps des coups de trique dans
les mollets ou sur les épaules des étudiants trop
maladroits, les morigénant sur leur incapacité à
réaliser un exercice aussi simple. Il s'amusait à voir
la colère dans les yeux de ses élèves, et se
moquaient d'eux.


_Oui,
haïssez-moi si vous le souhaitez! Mais reportez cette haine dans
votre feu, laissez la grandir et éclater comme une bombe sur
votre objectif!” tonna-t-il en indiquant les cibles noircies une
trentaine de mètres plus loin.


Toute
la matinée le bruit des explosions, mêlées des
harangues du vieux professeur et des cris de douleurs des étudiants,
retentirent dans le collège.





Ce
n'est que vers midi que Matsiak et ses camarades, épuisés,
purent retourner se ressourcer au coin de la cheminée,
couverts de traces de brûlures, les pieds et les doigts
congelés, la tête bourdonnante de fatigue. Une fois
nettoyé et changé, le cadet Tuifen reprit le chemin de
la cantine et s'installa à une table vers le feu. Son bol de
soupe était une bénédiction, et la portion de
viande grillée qui l'accompagnait avec une grosse tranche de
pain finirent de remplir l'estomac du jeune homme affamé.
Apercevant Ethan au loin, il lui fit signe et bientôt les deux
amis devisèrent calmement autour de leurs assiettes.


_Il
t'as pas raté, le vieux Ernst” siffla discrètement
Ethan en indiquant du menton les mains brûlées de son
ami. “Un de ces quatre, il va finir par tuer quelqu'un!”


_Bah!
Au moins tu apprend quelque chose dans son cours. C'est plus le
surveillant que je voudrai voir payer. Il passe son temps à
cogner les étudiants, et je suis sûr que ca lui plait.”
fit Matsiak en grinçant des dents


_Oui”
concéda son ami. “C'est un vrai malade ce type. Tout le
monde en a peur, et le directeur du collège ne veux rien
savoir. Mais que veux tu y faire? Il est bien trop fort pour nous!”





Les
deux compagnons gardèrent le silence. Ethan avait raison.
L'administration ne tenait aucun compte de leurs plaintes, et seuls,
ils n'avaient aucune chance contre le surveillant. En y
réfléchissant, Mat se rendit compte qu'ils savaient peu
de choses sur cet individu: ni son nom, ni rien de son passé
n'avait transpiré au cour des nombreuses années au sein
de l'école. Mais il avait remarqué une chose. Du moment
qu'un étudiant accédait enfin aux cours de magie
pratique, le surveillant devenait brutal envers lui et ne lui passait
plus rien. Il n'y avait dans cette violence aucun point commun avec
celle des professeurs, destinée à les endurcir. Non, ce
n'était que mépris et colère, sans autre
intention que celle de faire mal. Mettant leurs réflexions en
commun, Ethan et Mat se demandèrent ce qui avait pu arriver à
cet homme pour donner un tel résultat.


Leurs
pensées furent brisées par la cloche annonçant
la reprise imminente des cours, et les deux amis se séparèrent
sur un salut, pressant le pas vers leurs activités
respectives.





L'après-midi
fut d'un ennui mortel. Mat manquait toujours s'endormir dans cette
grande bibliothèque emplie de vieux parchemins, et la voix
monocorde du professeur Julianos ne l'aidait franchement pas. Tâchant
de se concentrer sur le diagramme d'invocation du froid dans les
conditions optimales d'un vent de nord de force..... Tâchant de
se concentrer.... Tâchant de...





...

_Monsieur
Matsiak Ynah Tuifen, on dors?” susurra une voix glacée à
son oreille.


_HAA!
Heu... N.. Non , m'sieur!”fit le jeune homme, frisant l'attaque
cardiaque.


_Ha?
Fort bien.. Vous n'hésiterez pas en ce cas en répétant
mes dernière paroles?Je vous en prie, prenez place!” reprit
le professeur en pointant sa main vers l'estrade au milieu des tables
de cours.





Un
frisson désagréable parcouru l'échine du cadet
Matsiak. Ça n'était pas son jour. Le matin le vieux
Ernst, et maintenant ce sadique de Julianos...Retenant un soupir, le
jeune homme se leva et se dirigea au milieu de tous. Observant le
diagramme avec attention, il essaya de se souvenir des cours passés,
réunissant ses connaissances en la matière, sans
succès. Le froid n'était pas son fort. Un tapotement
lentement rythmé parvint à ses oreilles.


_J'attends
monsieur Tuifen, j'attends, et vous avez de la chance, je suis
patient... Par contre je doute que les minutes soient de votre
côté...” indiqua le professeur, goguenard.





L'élève
regarda son maître avec étonnement, puis ouvrit les yeux
comme des soucoupes en retenant un cri. De la glace venait de
commencer à pousser sur ses chaussures et peu à peu
montait le long de ses jambes.


_Vous
feriez une très jolie statue, monsieur Tuifen, si seulement
vous vouliez bien prendre la pose... Allons je suis généreux,
et le cour est presque fini. Je parlais de la nature du froid, et
comme lui et vous êtes de plus en plus liés,” ricana
l'enseignant “ je suppose que vous pouvez m'en dire quelque
chose?””


_Haa...
Aiiiee... La... Le mouvement est... Haaa.. fi-figé...
Immobile!”


_Bien!
Mais l'émotion? Et ne me répondez pas la froideur, ou
je vous transforme en glaçon pour apéritif!”





Matsiak
sentit sa transpiration geler sur sa peau alors que son ventre se
nouait de plus en plus. La glace montait encore, et manqua arracher
un hurlement au jeune homme en atteignant le bas-ventre. En face de
lui, ses camarades détournaient le regard, incapable de
supporter la vue de l'un des leurs sous la torture.


_Oui
monsieur Tuifen... Vous y êtes presque, un petit effort” fit
Julianos d'un ton mauvais.





La
glace montait encore, et Matsiak sentit la panique l'envahir sous le
regard perçant de son maître.


_Oui...
Voilà... Vous y êtes....”


La
glace explosa, projetant le jeune homme au sol et des fragment de
cristal d'eau partout dans la pièce.


_La
peur...” reprit le professeur,triomphant et moqueur. “La peur, la
panique, et l'immobilité.Voici l'essence même du froid,
ne l'oubliez pas. Aucun élément naturel n'est plus
proche de la mort que le froid. Je vous épargne pour cette
fois, jeune Tuifen, mais si je vous reprend à dormir ET à
me mentir dans mon propre cours, je m'arrangerai pour que vous
disparaissiez à jamais du monde des vivants,est-ce clair?”


_O...
Oui, monsieur!”


_Bien,
à la bonne heure! Vous pouvez partir, le cour est terminé.
La prochaine fois, nous étudierons la fascinante manière
de créer de superbes formes dans un bloc de glace. Je vous
conseille d'avoir révisé,bien sûr...”


Mat
tentait péniblement de se relever, les jambes engourdies et
douloureuses, et rejoignit sa table pour y prendre ses affaires avant
de quitter les lieu. Son dernier cours de la journée se
passait une épée à la main, mais lorsque
l'instructeur vit son élève les mains brûlées
et à la limite des engelures aux pieds, il le dispensa et
l'envoya se reposer dans les dépendances des étudiants,
parmi les autres blessés du jour. Épuisé, le
corps et l'âme ravagés par ses épreuves, Matsiak
prit directement le chemin de sa chambre et s'allongeant sur son lit,
s'endormit rapidement.
Matsiak
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Message  Matsiak Ven 4 Jan 2013 - 21:01

Une
semaine entière passa avant que les séquelles de cette
journée disparaisse, et Mat fut dispensé de travaux
pratiques pendant cette période.A la place, il fut séparé
des élèves, et affecté au rangement de la
bibliothèque, sous la tutelle de Julianos. Étrangement,
Mat découvrit en quelques jours que le maître du froid
de Cardiff n'était pas dénué d'humour ni de
bienveillance. Simplement, il ne tolérait pas l'irrespect, et
se vengeait de cette attitude insultante d'une façon souvent
cruelle.


Le
vieil homme le força à rester éveillé des
heures après l'heure du coucher pour étudier des écrits
hors-programme, de vieux volumes poussiéreux emplis de
symboles obscurs. Mais l'enseignant mettait tellement de cœur à
transmettre son savoir que le cadet Tuifen se mit à écouter
et à retenir sans s'en rendre compte. Julianos lui apprit à
concentrer son mental à un tel point que ses sorts en étaient
amplifiés, et à distiller avec tellement d'efficacité
son énergie, qu'il pouvait désormais utiliser plus de
formules qu'auparavant. “Parfois” se dit le jeune homme, “on
gagne à connaitre ceux qui nous enseignent, car ils sont bien
différents que ce que l'on croit, et on découvre de
bien étranges choses...”. Un Julianos souriant et enjoué
était décidément une surprise de taille.





Un
soir que Matsiak se trouvait seul,il se mit a errer entre les piles
de vieux tomes, et les étagères de parchemins. Au bout
de quelques minutes de cette promenade, il découvrit une
petite porte dérobée au fond de la pièce, à
demi cachée par un bureau poussiéreux.Regardant
nerveusement autours de lui, le jeune homme déplaça le
meuble discrètement pour dégager l'entrée,puis
posa la main sur la poignée, appréhendant un piège
quelconque... Mais rien ne se produisit. Faisant pivoter la porte sur
ses gonds, Mat découvrit une petite pièce pleine
d'archives, et en quelque minutes de fouille, comprit qu'il venait de
trouver les rapports et résultat de précédentes
missions menées pour le Noble Masquer. Tremblant mais
terriblement curieux, il se mit à lire rapidement, feuilletant
les documents, passant d'un écrit à l'autre, quand
soudain, l'un d'entre eux attira son attention. Le jeune noble
s'assit lourdement en découvrant son contenu. Comment un tel
secret pouvait-il avoir été camouflé? Et
pourquoi l'avoir enterré ici? Abasourdi, il remit rapidement
les rapports en ordre, et sortit précipitamment de la
pièce,replaçant le bureau dans sa position d'origine,
se hâtant de sortir du bâtiment pour prendre l'air.
Dehors, les premières neiges tombaient, comme pour accompagner
la stupeur du jeune homme.


Matsiak
se frotta les yeux. Un instant,les flocons semblaient avoir pris la
forme d'un visage qui lui souriait, un doigt sur la bouche, comme
pour imposer le silence. Puis un petit rire retentit, léger,
mais empli de menaces....





A
l'ombre d'un porche, caché de la lumière lunaire de
cette nuit d'hiver, emmitouflé dans un manteau épais,
le surveillant observa le jeune homme se diriger en courant vers les
dépendances des étudiants. Son regard se posa sur la
bibliothèque, puis se fixa à nouveau sur le jeune mage
qui passait la grande porte en bois de son bâtiment. Attisant
les braises de sa pipe de façon pensive, le surveillant se mit
à faire les cent pas machinalement. L'expression du visage de
Matsiak en sortant de la bibliothèque, le visage dans la
neige, et ce rire...


Se
pourrait-il que le garçon aie découvert quelque chose
qui aurait dû rester dans l'oubli? Et si c'était le cas,
que faire? Oui, sans aucun doute, il allait falloir le surveiller de
plus près, juste au cas ou...





La
routine des jours avait repris pour Matsiak en même temps que
ses blessures avaient cicatrisé. Les cours, les entraînements
épuisants, les brimades des professeurs et du surveillant, les
soirées au coin de la cheminée en compagnie de ses
camarades. Tout semblait continuer comme si de rien n'était
alors que les examens approchaient. La neige tombait dru, recouvrant
le sol d'une quinzaine de centimètres, empêchant au
moins le froid de se montrer trop agressif.


Les
enseignants avaient sauté sur l'occasion pour utiliser cette
situation dans leur cours, Ernst pour rendre les exercices plus durs
encore, et Julianos en tant que matière première facile
a trouver. Les étudiants peinaient à suivre le rythme
et peu à peu, les forts se démarquèrent des
faibles.


Un
accident tragique survint d'abord, un des élèves épuisé
échouant à conserver le contrôle de sa boule de
feu. Elle explosa dans ses mains, et le malheureux poussa un
hurlement de terreur et de douleur alors que son corps entier
s'enflammait. Son cri s'éteignit rapidement, mais sembla
résonner de longues minutes encore dans la cour du collège.
Ses camarades ayant assisté à la scène furent
conduit à l'association divine pour y être mis en
observation et soutenu psychologiquement au mieux. Plusieurs se
montrèrent incapables de réutiliser la magie, l'esprit
embrumé par le souvenirs d'un corps brûlé, d'une
odeur atroce. Puis d'autres échecs vinrent élaguer les
rangs des collégiens, insidieusement ou brutalement.





Il
y avait au début de cette dernière année de
formation de magie, une cinquantaine d'étudiants. En quelques
semaines, seuls vingt-sept se présentèrent aux premiers
examens de Cardiff. Dans les rangs, le silence régnait
désormais. Les regards s'étaient fait durs, mais ils
savaient aussi qu'ils faisaient partie de ceux qui avaient assez de
force pour utiliser la magie. Que s'ils passaient ces examens, ils
pourraient accéder aux dernières connaissances qui
feraient d'eux de véritables agents du Noble Masquer.





Matsiak
s'était lancé à corps perdu dans ses études,
s'entraînant avec Ethan pour parfaire leur maîtrise. Peu
à peu, les deux amis se hissèrent parmi les meilleurs,
réussissant à contrôler les éléments
suffisamment bien pour être remarqués par les
professeurs, et inclus dans un groupe à part le jour des
épreuves. La nervosité ou l'impatience à peine
contenue se lisait sur le visage de chaque candidat, alignés
pour l'occasion en tenue d'apparat dans la cour du collège, en
face du perron imposant du bâtiment administratif. Quelques
minutes s'écoulèrent, longues comme une éternité,
et un silence lourd d'attente amplifia l'anxiété
générale, personne ne sachant à quoi s'attendre.
Le corps enseignant se tenait sur les marches le long des rambardes
de pierre, les fixant avec sévérité mais aussi
une pointe de fierté.


Puis,
Roderick fit son apparition. Laissant son regard passer sur les
futurs agents potentiels, il laissa la surprise initiale de sa
présence s'apaiser.


_Cher
élèves!” commença-t-il. “Voici donc venu
pour vous le temps de faire vos preuves. Ces dernières
semaines ont été rudes pour vous, et nombres de vos
camarades nous manquerons à tous. Ce furent de bons compagnons
pour vous, mais vous ne devez pas oublier que nous sommes un corps
armé. Nous ne manions pas de lourdes épées, ni
ne portons d'encombrantes armures. Nous ne manions pas les énergies
de la vie et de la mort comme nos confrères de la Divine
Association. Mais nous sommes les maîtres des éléments!
Nous sommes experts en maniement de l'énergie Mana. Et nous
sommes capables de décider de notre place dans un combat. Nous
sommes des armes vivantes, oui! Mais nous sommes également
bien plus que cela. Nous sommes avant tout un ordre ancestral majeur,
une tradition fondée sur la confiance entre nos membres, comme
si nous étions en dépit du sang, tous une grande
famille. Nous n'oublierons jamais nos amis, et pour leur mémoire,
nous devons continuer ce qu'ils n'ont pu finir: accomplir la destinée
qui nous est due! Nous sommes l'Intelligentsia de la noblesse!
N'oubliez pas, futurs agents, que nous sommes le Noble Masquer!”





Le
directeur du collège se tut un instant, afin que chaque
participant aux épreuves intègre bien ses paroles. Sur
ces jeunes visages, il pouvait lire la curiosité, l'attente,
parfois la fierté ou le recueillement. Revenant des années
en arrière dans ses souvenirs, Roderick ne put retenir un
petit sourire amusé en se rappelant que lui aussi un jour
avait été à leur place. Et il ne pouvait
s'empêcher de penser avec fierté que, peut-être
parmi ceux là entre tout les étudiants de Florensia, se
trouvait l'un des futurs maîtres du Noble Masquer.


_Aujourd'hui,
“ reprit-il “ vous allez participer aux premiers examens de votre
dernière année d'études. Ce qui vous attend n'a
rien à voir avec ce que vous avez pu connaitre jusqu'à
présent. Pour accéder à ce qui vous manque pour
devenir un agent assermenté, vous devrez montrer des qualités
d'analyse, d'improvisation et d'initiative en situation réelle.
Vous devrez également faire preuve de calme et de sang froid
en toute circonstance. Je ne vous cacherais pas la réalité
en vous disant que parmi vous, il est possible que certains ne
reviennent pas, ou reviennent mais grièvement blessés.


Je
le redis, il s'agit d'une mise en situation réelle. Les
créatures en face de vous ne sont pas là pour cueillir
des fleurs. S'ils vous repèrent, il y a de fortes chances que
vous deveniez leur proie, à moins que vous ne réussissiez
soit à leur échapper, soit à les vaincre! Est ce
que tout est bien clair pour vous?”


A
ces derniers mots, Matsiak sentit une boule se former dans son
ventre. Il tenta de trouver du courage dans l'attitude de ses
camarades, mais déchanta en les voyant crispés, tendu,
au mieux inquiets. Même Ethan d'habitude si enjoué
serrait ses poings à s'en faire blanchir les phalanges pour
maîtriser sa peur. La suite du discours de Roderick concernait
les détails techniques de la mission. Ils seraient organisés
en équipes de deux, recevraient un plan de route, et un
objectif. La cible commune consistait à juguler les forces
d'une tribu d'hommes-ours au delà des collines de Weedbridge.
Ces derniers temps, une recrudescence de ces créatures avait
été notée, et plusieurs rapports les accusaient
de multiples crimes allant du simple pillage de marchandise au
meurtre chaotique. Un surnom leur avait même été
trouvé, et ils étaient appelés désormais
les “devil walkers”. Certaines équipes seraient chargées
de faire diversion grâce à des missions de guérilla,
d'autres seraient assignées à la récupération
des marchandises, d'autres encore à la capture de l'armurerie
ou ce qui s'en rapprocherait afin de les réduire à
l'impuissance. Enfin, d'autre s'occuperaient du “back-up”,
protégeant les arrières des autres équipes.


Voilà
pour vos ordres.” termina le directeur. “Quelqu'un a-t-il des
précisions à demander? C'est le moment, et il ne s'en
trouvera plus d'autres d'ici à votre retour!”


Une
main hésitante se leva, et Roderick lui fit signe de sortir
des rangs. Une étudiante originaire de Gloshire prit place au
milieu des rangées d'étudiants et toussa discrètement.


_Monsieur,
pourquoi n'y a-t-il que les membres de notre groupe? Ou sont les
autres étudiants?”





Le
silence se fit alors que tous, hormis Roderick et le corps
enseignant, regardaient autours d'eux, étonnés de ne
pas l'avoir remarqué plus tôt. De nouveau un sourire se
dessina sur le visage du maitre des mages de cardiff.


_Vos
compagnons ont leur propre mission, et sont déjà sur le
terrain. Vous n'avez pas besoin d'en savoir davantage pour l'instant.
Autre chose?”





Rougissante,
la jeune magicienne reprit sa place. Le silence se fit de nouveau
dans les rangs, et Roderick fit signe au professeur Ernst de prendre
la parole. Le vieil homme fit un pas en avant, et après un
regard concerné sur son auditoire prononça le début
de l'épreuve:


Votre
mission débute maintenant. Vous avez jusqu'à ce soir à
la tombée de la nuit pour accomplir votre travail. L'échec
n'est pas toléré. Un débriefing aura lieu dans
la grande salle à votre retour. Bonne chance à tous!”
Matsiak
Matsiak
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Message  Matsiak Ven 4 Jan 2013 - 21:03

Adossé
à un arbre à quelques dizaine de mètres, le
surveillant, les mains dans les poches, posait un regard mauvais sur
les candidats aux examens. Il les regarda passer devant lui en
courant, et lorsque le dernier disparut au delà du porche du
collège, fixa un instant Roderick. Les yeux de ce dernier
semblèrent lancer des éclairs, et le surveillant se
détourna. Grommelant, il prit le chemin de la réserve,
et ferma la porte derrière lui. Presque machinalement, il
ouvrit une vieille armoire, et caressa le cuir d'une armure usagée.
A côté d'elle, une grande épée finement
ouvragée reposait dans un fourreau antique. La soulevant comme
de rien, le surveillant la dégaina à demi, laissant
apparaître une écriture gravée dans l'acier.


_Pour
nos âmes, et la Famille...” murmura-t-il sans même
avoir besoin de lire. Puis, il la remit au fourreau, et ayant enfilé
l'armure, la lança par dessus son épaule et referma la
sangle sur les plaques pectorales. Complétant sa tenue par un
manteau jeté sur ses épaules, le surveillant rabattit
la capuche avant de se glisser discrètement au dehors,
disparaissant rapidement dans les ruelles de Roxbury.





Matsiak
et Ethan s'arrêtèrent à la croisée de deux
chemins en dehors de la ville, et ouvrirent leur ordre de mission.
Les deux jeunes mages sifflèrent de surprise en découvrant
qu'ils devraient piller la réserve d'armes de leurs ennemis.
La discrétion était de mise, car cela signifiait
pénétrer le campement adverse. Priant que les équipes
de diversion soient efficaces, les deux amis étudièrent
la carte qui avait été transmise avec leur travail.
Leur cible se trouvait à Demon Valley, au delà des
collines de Weedridge, à plusieurs heure de marche, et le seul
passage viable passait par un col entre les montagne, véritable
coupe-gorge propice à toute forme d'embuscade. Vérifiant
leur équipement, ils se regardèrent dans les yeux pour
se donner du courage, et sur un signe de tête, reprirent leur
route au pas de course, décidant de suivre la route jusqu'à
l'entrée de la vallée des hommes-ours. Ils évitèrent
la Champignonnière de Roxbury, et passèrent devant les
ruches de Weedridge. Arrivés vers les enclos à Dodos,
il remontèrent le col en direction des montagnes.





Tout
le long du chemin, Mat réfléchissait, rappelant à
lui les années passées, se souvenant de son parcours
depuis son entrée au collège. Il avait six ans alors,
et avait été brutalement plongé dans un monde de
discipline et de rigueur. Les professeurs s'étaient montré
brutaux dès le début, exigeant de lui le meilleur sans
conditions, et seule l'amitié qu'Ethan lui avait montré
dès les premiers instant lui avait permis de tenir le coup. Le
jeune mage de Magnel avait été un bon compagnon toutes
ces années, et il se sentait rassuré de l'avoir à
ses côtés en ce jour. Oui, il n'aurait pu rêver
meilleur binôme pour son examen. Ensemble, ils avaient fait les
quatre-cent coups, comme ce jour ou ils avaient inversé les
produits dans la salle de chimie, provoquant un mini scandale de la
part de l'enseignant outré, devenu violet de peau pendant
quelques jours à cause des émanations de gaz qui en
avait résulté. Ou cette fois ou ils avaient condamné
les portes de la bibliothèque, empêchant les cours pour
une demi journée à la grande joie des étudiants.





Ces
souvenirs ramenèrent un sourire sur les lèvres du cadet
Tuifen, et en un instant, lui rendirent confiance. Ils seraient
victorieux ce soir, et reviendraient dans la grande salle les bras
chargés des armes de leurs adversaires.


Un
mouvement de son ami arrêta Matsiak. Se glissant à
l'abri d'un buisson, camouflés à la vue de toute
créature, ils observèrent les alentours. Plusieurs
détails les avaient marqués, et mis bout à bout,
devenaient étranges. Toutes les créatures, des Nanamis
des ruches aux placides Dodos, toutes étaient au mieux
nerveuses, au pire presque agressives. Quelque chose clochait, et les
deux compagnons espéraient que cela n'avait d'autre raison que
la recrudescence des Devil walkers. Révisant leur carte, ils
décidèrent de pousser jusqu'aux chutes pour une
dernière halte. Non loin de ce site se trouvait un poste
avancé de la ville, tenu par un ancien mercenaire, homme de
confiance du Lord de Cardiff. Ce serait parfait avant de commencer
leur véritable mission, et laisserait le temps aux équipes
de diversion de semer suffisamment la pagaille pour leur laisser le
champ libre.


Il
leur restait environ sept heures avant le debriefing, plus qu'il n'en
fallait pour finir leur devoir.





Bientôt,
la cabane du mercenaire Koon fut en vue, et les deux amis frappèrent
à la porte.


Un
homme dans la force de l'âge leur ouvrit et une chaleur
étouffante frappa le visage des deux futurs agents. A
l'intérieur ils pouvaient voir une forge en pleine activité,
et Koon les fit entrer et s'asseoir à sa table pour se
reposer. Retournant à son travail, le mercenaire les laissa le
temps de finir une lame, rythmant les minutes de ses puissants coups
de marteau sur le métal chauffé au rouge.
Impressionnés, Mat et Ethan l'observèrent plier la
matière à sa volonté, puis, alors que le
mercenaire semblait satisfait du résultat, sursautèrent
au sifflement et au dégagement de vapeur produit lorsque
l'homme plongea son travail dans l'eau pure.


_Bon,
qu'est ce qui amène deux étudiant de Roxbury dans un
endroit si isolé?” demanda Kon. “Je me doute que ce n'est
pas pour le plaisir de la ballade, surtout en ce moment ou toutes les
créatures deviennent folles!”


_Nous
passons notre premier examen, monsieur.” répondit Ethan. “Et
nous aimerions savoir si vous pouviez nous en dire plus sur les Devil
Walkers avant d'y aller.”





S'asseyant
à son tour après avoir servi un grog à ses
invités, l'homme les fixa droit dans les yeux. Dans la lueur
rouge du feu de la forge, les deux amis se tassèrent au fond
de leur siège en apercevant pour la première fois les
énormes balafres sur le torse et le visage de leur hôte.
Le regard dur de ce dernier acheva de les réduire au silence.


_Ces
créatures ne sont pas une proie facile. J'ignore ce que le
Noble Masquer vous a confié comme mission, mais vous allez au
devant de graves problèmes. Aussi rustres qu'ils puissent
paraître, ces bêtes sont organisées et féroces.
Pour une raison qui m'échappe, leur agressivité s'est
accrue récemment. Peut être que leur chef, le Grim
Reaper n'y est pas étranger, mais jusqu'à présent,
ils s'étaient contentés de leur vallée pour
commettre leur exactions. Mais plus maintenant. Plusieurs marchands
ont été attaqués, et des caravanes entières
de forestiers et de paysans ont été pillées.
L'ancien corps de garde qui mène aux mines est désormais
un repaire de monstres aux mains du Grim. Vous êtes sûr
que vous ne voulez pas me dire exactement ce que vous devez faire?”





Les
deux amis se concertèrent du regard, puis décidèrent
que leur examen n'était pas un secret, après tout.
Étalant leur carte sur la table, ils expliquèrent en
détail les tenants de leur mission au mercenaire attentif. Ce
dernier apporta quelques modifications à leur plan de route,
puis commença à décrire le fonctionnement des
hommes-ours. Il leur apprit qu'il existait plusieurs factions au sein
de leur tribu. Certains parmi les plus forts étaient voués
aux premières lignes, déchiquetant furieusement tout
obstacle, alors que d'autres, moins puissants mais tout autant à
craindre, harcelaient leurs cibles de loin à l'aide d'épieux
aux pointes de pierre. Enfin, il leur expliqua que le Grim ne se
séparait jamais de sa garde rapprochée, et qu'il leur
faudrait absolument éviter ce monstre. Ils n'auraient par
chance rien à craindre de son lieutenant, véritable âme
damnée connue sous le nom de Trash, car celui-ci avait été
assigné à la garde de l'entrée de la mine.
Enfin, il leur conseilla de bien se préparer à un
affrontement inéluctable et mortel, et demanda à voir
leur équipement. Surpris, les deux jeunes mages posèrent
leur rapière et leur cariad sur la table, provoquant un
grognement de mécontentement chez le mercenaire.


_Comme
d'habitude, je vois que le Noble Masquer ne se soucie guère de
ses étudiants! Si vous utilisez ces armes, elles se briseront
en peu de temps sur le cuir de vos adversaires. En tout cas elles ne
vous protègerons pas. Vous n'avez aucune chance avec ce
matériel! Abandonnez!”


_NON!”
s'exclama Matsiak.” Nous avons trop sacrifié pour laisser
tomber maintenant! Beaucoup de nos amis sont morts, et nous avons été
blessé et battu pour en arriver là! Comment osez-vous
nous demander à nous, représentants du Masque, de
reculer ici?” ajouta-t-il sous le coup d'une colère
soudaine.


Le
mouvement de l'homme fut si brusque qu'aucun des deux étudiants
ne purent réagir. Koon saisit Matsiak par le col et le coucha
violemment sur la table.


_Et
qui est tu, jeune chiot, pour m'apprendre ce qu'est le sacrifice? Que
sait tu de la guerre? As-tu entendu et sentit tes amis mourir à
tes côtés, alors que tu ne pouvais rien faire pour eux à
part continuer à te battre, à tuer et tuer encore
jusqu'à devenir fou?” gronda Koon, son regard métallique
plongé dans celui terrorisé du jeune noble. “As-tu
déjà fait couler le sang? As-tu déjà pris
une vie de tes mains et vu la haine dans les yeux de ton ennemi alors
qu'il crachait une dernière malédiction en
agonisant?... Non, bien sûr que non.. Tu es trop jeune et
l'inconscience de ton âge ne te montre que les côtés
glorieux d'une bataille....” fit-il en le relâchant.


S'éloignant
de quelques pas de la table, il se passa la main dans les cheveux et
soupira.


_Donne-moi
ton nom, que je sache qui j'envoie à la mort.”





Se
redressant à demi en réajustant sa veste, le jeune
homme se racla la gorge.


_Je
suis Matsiak Ynah Tuifen, de la famille Tuifen de Chester, et mon ami
se nomme Ethan Evendhyyr de Magnel. Vous allez nous aider alors?”


_Oui...
Bien que j'ai peur de le regretter, je vais vous aider. Mais vous
devez me promettre une chose. Si vous veniez à être
victorieux, en mémoire de ceux qui seront tombés, vous
devrez me rapporter autant de bougie qu'il y a de jours dans un mois.
Nous les brûlerons en leur nom, pour ne jamais les oublier.
Êtes-vous d'accord avec ce marché, jeunes Masques?”





Les
deux amis acquiescèrent et donnèrent leur parole.
Hochant la tête, le mercenaire pointa du doigt leurs armes avec
dégoût.


_Vous
pouvez laisser vos jouets décorés ici le temps de votre
travail. Vous les récupèrerez en revenant avec les
bougies. En attendant, prenez ceci.”


Il
posa sur la table deux rapières d'aspect miteux, et les deux
garçons prirent une expression d'incrédulité.


_Ces
épées” commenta le mercenaire. “ont vu deux guerres
déjà, et ont surement plus d'aplomb et d'équilibre
que vos ridicules brochettes de parade. De plus, vous aurez besoin de
ceci..”


Ouvrant
une armoire, il prit une grande boite de bois laqué, et
l'ouvrit presque religieusement devant les garçons. A
l'intérieur, sur un lit de velours, reposaient plusieurs
cariads brillant de mille feux.


_
Ils appartenaient à mes amis, avant que ceux ci ne
disparaissent dans les horreurs des conflits. Je les aie gardés
au cas ou... Je vous en confie un chacun, mais de même, vous me
les rendrez. Prenez en soin, ils sont assez particuliers. Une
personne chère à mon cœur les avaient enchanté,
et on peut encore voir son travail briller, des années
après...”





Ethan
et Matsiak prirent doucement les armes magiques entre leur mains et
les regardèrent s'élever lentement au dessus de leur
paume. On pouvait sentir une chaleur bienveillante en émaner,
et une puissance comme ils n'en avaient jamais connu. Confus et
reconnaissants, ils remercièrent avec effusion le mercenaire
qui les repoussa gêné.


_Ça
suffit, j'ai compris qu'ils vous plaisent. Bon, il est temps d'y
aller, ou la journée sera finie avant que vous n'ayez le temps
de terminer votre travail. Sortez maintenant, j'attendrai votre
retour.”





Les
raccompagnant à la sortie, Koon les regarda s'éloigner
en courant.


_Puisse
Mana vous protéger, jeunes chiots, je détesterai devoir
aller chercher vos corps brisés...”


Soupirant
de nouveau, il se retourna quand soudain, un mouvement furtif dans
les branches d'un arbre attira son attention. Un cour instant, il lui
avait semblé voir une silhouette ramassée observant les
deux futurs agents, puis plus rien.. Observant attentivement les
feuillages, il ne put rien remarquer d'inhabituel. Quoi que cela fut,
c'était déjà parti... Fermant la porte derrière
lui, le mercenaire retourna à son travail, et bientôt,
les coups de marteaux résonnèrent de nouveau dans la
froide journée d'hiver.
Matsiak
Matsiak
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Message  Matsiak Ven 4 Jan 2013 - 21:05

Le
bruit du métal contre le métal rassura la silhouette
cachée dans les buissons. Ce mercenaire avait bien failli la
remarquer, se disait-elle, et Lord Lionel, assurément, savait
choisir ses hommes de main. Reportant son attention sur les deux
étudiants au loin, l'ombre se faufila à leur suite, le
visage figé en une expression contrariée.





Une
grande clairière se profila devant Mat et Ethan alors qu'ils
approchaient de l'entrée de Demon Valley. S'avançant
sous le couvert des arbres, ils virent pour la première fois
ces créatures qu'ils devaient dépouiller de leurs
armes. Immenses, couverts d'une épaisse fourrure grise, le
faciès écrasé pourvu de petits yeux mauvais, les
Devil Walkers imposaient par leur attitude féroce. Plusieurs
d'entre eux patrouillaient à découvert en grognant,
marquant d'un pas lourd chacun de leurs mouvements. Ethan remarqua
que certains étaient blessés, et la plupart nerveux.
Apparemment, les équipes de diversion avaient déjà
commencé leur travail, dispersant les troupes ennemies à
travers la vallée. Les compagnons décidèrent
d'attendre une occasion, et au bout de plusieurs minutes, entendirent
des cris de guerre mêlés d'explosions et de rugissements
bestiaux. Les hommes-ours, alarmés, se dirigèrent vers
le fracas de la bataille, laissant la clairière presque
abandonnée. Il ne restait plus que deux créatures se
dandinant nerveusement d'une patte sur l'autre, humant l'air à
la recherche d'une odeur menaçante.





Déglutissant,
Matsiak pressa sa main sur l'épaule de son ami, et d'un commun
accord, les deux mages s'approchèrent discrètement
contre le vent, de plus en plus près de leur cible. Inspirant
un grand coup, ils lancèrent l'assaut!


Ethan
invoqua la glace pour geler les museaux des monstres alors que Mat
appelait les flammes à leur aide. Réduits au silence,
les bêtes immondes levèrent leur armes en suffocant, et
chargèrent furieusement leurs agresseurs. Relâchant la
puissance de son cariad, Ethan réussit à ralentir la
course effrénée des deux Devils, et à la
dernière seconde, Mat termina son invocation. Une colonne de
feu démesurée s'écrasa sur les deux créatures
qui prirent feu instantanément poussant des gémissements
et des cris paniqués de moins en moins étouffés
à mesure que la glace fondait. Bientôt, elles
s'abattirent dans un bruit sourd au sol, cadavres calcinés au
rictus sinistre. Une odeur entêtante et écœurante de
chair brûlée pris les deux futurs agents à la
gorge, et ils durent retourner à l'abri des buissons pour
reprendre contenance, le visage vert de degoût. Leurs
sentiments étaient partagés: ils venaient de remporter
leur première vraie victoire, mais celle-ci avait le goût
amer de la bile. Honteux, ils se reprirent, et sans un regard pour
les deux corps, continuèrent d'avancer. Ils parcoururent
plusieurs kilomètres, croisant souvent les corps sans vie des
monstres velus, et parfois le spectacle atroce d'un de leur camarade
éventré ou démembré. Les yeux emplis de
larmes, le visage de plus en plus crispé, ils finirent par
atteindre le campement des hommes-ours alors que le jour tombait.





Mana
toute puissante! Ils ne s'attendaient pas à se qui se passait
sous leurs yeux! Trois de leurs amis étaient ligotés à
un arbre, les mains attachées à une branche basse, les
vêtements arrachés, le corps meurtri de nombreuses
plaies et brûlures. Matsiak et Ethan, la rage au ventre mais
impuissants, les entendaient hurler de douleur alors que les monstres
leur ouvraient les chairs à l'aide de lames de pierres.
Soudain, une créature énorme, même pour les
critères des hommes-ours, sortit d'une des hutte, et s'avança
pesamment au milieu de ses congénères. Reconnaissant le
Grim Reaper à la description de Koon, les deux jeunes hommes
le virent haranguer ses troupes à grands cris colériques,
les illustrant de geste brusques et violents. Puis, dans un sourire
carnassier, se retourna vers le garçon du milieu, et lui
enfonça sa lame dans le ventre. Matsiak le reconnu aussitôt.
Ce jeune homme aimer chanter par dessus tout, et avait donné
de belles soirées au coin du feu à qui voulait bien
l'écouter. Il ne put supporter ce qu'il voyait et ferma les
yeux alors que le monstre arrachait les entrailles de leur compagnon,
le laissant hurler, la voix autrefois claire désormais brisée.


L'estomac
de Mat et Ethan se retourna, et ils ne purent se retenir, vomissant
dans les buissons. La bouche âcre, le regard dur, ils se
détournèrent et se dirigèrent vers l'armurerie,
cherchant un moyen pour faire payer ces créatures pour ce
qu'ils venaient de faire. Les cris de joie malsaine des Devils
Walkers emplissaient l'atmosphère, ponctués par les
cris des deux captifs survivants et les pleurs de plus en plus
faibles du mourant. Profitant de l'occasion, les deux amis se
faufilèrent entre les huttes, tâchant de rester dans
l'ombre, et finirent par atteindre une construction plus solide.





L'un
de ces monstres en gardait l'entrée, visiblement frustré
de ne pouvoir participer aux réjouissances. Il mourut en
silence, le museau prisonnier de la glace alors que deux lames lui
transperçaient la gorge, avec comme dernière image le
visage haineux de deux garçons vengeurs. Tâchant de
retenir le corps qui tombait, Mat et Ethan le fichèrent sur un
pieu, créant l'illusion d'un garde encore debout. Il leur
fallu vingt bonnes minutes insupportables sous les hurlements de
leurs amis et les cris barbares pour vider la réserve de ces
armes. Mais ils réussirent à les mettre en sûreté
à quelques centaines de mètres, puis revinrent, décidés
à ne laisser que des cendres derrière eux. Postés
à bonne distance du campement sauvage, ils réfléchissaient
à un plan d'action. Les flammes, oui! Par le feu, ces
créatures mourraient toutes ce soir! Mais comment tout
détruire sans mourir avant? La haine pure et la raison se
livraient bataille dans le cœur des deux jeunes mages. Puis, la
solution vint, cruelle de facilité. Les propres armes de ces
bêtes serviraient à leur perte!





Retournant
rapidement vers l'endroit ou ils les avaient cachées, les deux
amis se figèrent, interdit. Une silhouette humaine, au visage
caché sous une large capuche les attendait, nonchalamment
assise sur les lances rustiques. Rapidement, les deux garçons
se mirent en posture défensive, lorsque la silhouette leva les
mains en signe de paix.


_Du
calme, crétins!” fit une voix reconnaissable entre toute. “
Je suis pas là pour vous damer le pion, pas plus que pour
faire du babysitting. Mais vous avez l'air de revenir de l'enfer, et
pourtant vous n'avez rien vu encore!” ajouta le surveillant d'un
ton cynique. “Vu vos tronches, vous devez avoir quelque chose en
tête concernant les peluches en bas, je me trompe? Allons, pas
la peine de me mentir, c'est pas à un vieux renard comme moi
qu'on va la faire! Accouchez, morveux, ou je vous laisse crever ici!”





Ethan
s'avança, cariad en main, l'air menaçant. La seconde
d'après, une main gantée s'abattait sur sa joue alors
que le surveillant se retrouvait derrière lui, saisissant le
poignet du jeune homme.


_Si
je le souhaite, je vous plante ici et on en parle plus. Pour le
collège, ce ne sera qu'un échec de plus parmi les
étudiants de cette année. Alors je vous conseille de
cracher le morceau et de pas trop jouer avec ma patience.”


_Ils
doivent tous payer!” murmura Matsiak, le regard braqué sur
la silhouette détestée qui tenait son ami par une clef
de bras. “ Je... On veux qu'ils paient pour ce qu'ils ont fait à
nos amis..” ajouta-t-il, la voix de plus en plus éraillée.
Les larmes coulaient, de rage et de peine, sur les joue du jeune
noble.


_Hoo?
Le petit garçon pleure? Profite en bien, car bientôt tu
n'auras même plus ce luxe. Vous découvrez la haine pure,
celle des guerre, qui oppose sans cesse un peuple contre un autre
jusqu'à ce que les véritables raisons du conflit ne
soient plus qu'une vague excuse pour s'entretuer. Bienvenue dans
votre nouvel univers, petits agents du Masque, car c'est ce qui vous
attend si vous persévérez dans cette voie!”


_Et
vous?” siffla soudain Matsiak. “Vous allez continuer à
ruminer votre échec du passé et continuer de tenter de
nous dégoûter en vain, ou bien vous allez vous décider
à nous aider?”


_Q..Que..
QUOI?? “ gronda l'homme en lâchant Ethan pour saisir Mat à
la gorge. “Comment sait tu que... Hoo je vois... Sale petit rat! La
bibliothèque...”


_Aah..
Hhh! O..Oui, la bibliothèque!” continua Mat. “Je sais
pourquoi... Aaahhkk.. Pourquoi vous êtes si violent envers
nous... Hhhh..”


_Tu
la fermes! Je ne veux pas entendre ÇA!”


Le
surveillant avait sortit une dague et la pointait sur le visage de
Tuifen, lorsqu'il sentit une lame glacée sur sa gorge.


_Lâchez
le!” ordonna Ethan d'une voix rauque. “Lâchez le ou je vous
tue sur le champ!”


_Humff...
Les petits garçons ne devraient pas jouer avec des armes! Ils
peuvent se faire très mal!”


_Comme
votre fils?” reprit Matsiak.


-TAIS-TOI!!!”
cria le surveillant en frappant le jeune homme du pommeau de sa
dague. Il se figea aussitôt, relâchant sa prise et
laissant retomber son captif alors que la pointe de la rapière
s'enfonçait de quelques millimètres dans son cou.


_Recommencez,
et je vous jure que je voue tue!” menaça Ethan d'une voix
glacée.





Le
regard fou, le surveillant observa du coin de l'œil le visage du
jeune Evendhyyr, et prit peur. Il n'avait plus rien d'innocent, toute
pitié avait disparu dans les yeux froid du jeune homme.
Brusquement, l'homme encapuchonné su qu'il allait mourir s'il
insistait dans cette violence. Furieux, vaincu, il s'effondra à
genoux.





_Je
sais comment le Noble Masquer a utilisé votre enfant pour
permettre à d'autre de pouvoir réussir. Je sais aussi
que le jour de la cérémonie d'adieu aux morts, le
cercueil était vide hormis un bout de tissu gorgé de
sang. J'ai lu aussi que vous avez tout fait pour dissuader vos fils
de participer aux épreuves... Jusqu'à le battre et le
séquestrer. Et j'ai compris que si vous aviez accepté
ce travail au collège, et vous montriez si dur, c'était
dans l'espoir que vous feriez renoncer au moins certains d'entre
nous...”


_TAIS-TOI!!!”

_Il
y a néanmoins autre chose...”


_NON!..
Assez...”


_Votre
vrai nom, seigneur...”


_Ne
dis rien, je t'en prie, ne dis rien....”





Matsiak
regarda l'homme avec pitié. Cet être brisé, jouet
de forces politiques qui le dépassait, était à
présent sur le point de craquer. Lui qui autrefois lui faisait
si peur, aujourd'hui se montrait pathétique. Mais en tant que
membre de la famille Tuifen, Le jeune noble lui devait le respect. Et
même si cela devait passer par la douleur d'un deuil, au moins
pour quelqu'un, cet homme devait retrouver son nom.


A
la grande surprise d'Ethan, Matsiak s'agenouilla devant le
surveillant qui redressa un visage inondé de larmes.


_Seigneur
Arthus de Roxbury, je vous demande pardon au nom du Noble Masquer,
même si mon verbe n'a que peu de poids, pour ce qui a été
commis à votre égard. Il m'est impossible d'obtenir
réparation, ou même de changer ce qui est. Mais je vous
demande, au nom de votre fils disparu au combat face à ces
créatures, de nous prêter assistance pour leur plus
grand malheur.”





Ethan
abasourdi avait reconnu l'expression et le ton employés par
son ami. Cela n'était utilisé que face à un des
quatre dirigeants des îles majeures, en temps normal. Baissant
sa lame, il bégaya quelques mots sans suite, complètement
perdu. Le surveillant s'était assis, le visage fermé
mais un peu adouci, et acquiesça faiblement lorsque le jeune
noble aux cheveux blanc lui demanda permission d'expliquer à
son camarade de quoi il retournait. Et Ethan découvrit une
odieuse machination du Seigneur Lionel, non pas fils unique mais
frère cadet de l'homme à ses pieds, pour prendre le
pouvoir. Le surveillant avait voulu vivre une vie loin de la rigidité
de la cour et avait pris une femme du peuple pour épouse,
l'aima tendrement et lui fit un enfant. Le jour ou le patriarche de
Roxburry mourut, le droit d'aînesse fut rappelé par le
Noble Masquer qui refusait de voir une ancienne tradition bafouée
pour satisfaire les ambitions d'un seul homme. Briguant le pouvoir,
Lionel ne pouvait accepter d'être relégué à
la seconde place. Arthus perdit sa femme peu après dans
l'incendie de sa chaumière, mais réussit à
sauver son fils. Ce dernier donna vite des signes de facilité
à la magie, et, étant donné son sang, son père
ne s'en étonna pas. Entretemps, le seigneur Lionel, soucieux
de sa réputation, avait fait en sorte que nul ne se souvienne
de son frère, et bientôt il fut de notoriété
publique que de fait il était enfant unique. Il ne lui restait
plus que son frère et l'enfant de ce dernier à faire
disparaitre, mais il ignorait ou les chercher. Il savait juste qu'ils
étaient en vie, le rapport de l'incendie de la maison de son
frère ne précisant qu'un seul corps dans les décombres.
L'aîné des Roxburry, cherchant la sécurité
pour son enfant, s'adressa au Noble Masquer. Lionel avait trop bien
manœuvré, et rétablir la vérité risquait
de prendre du temps. Un accord fut trouvé, qui permit à
Arthus grâce à la complicité de Roderick de se
cacher là ou on ne l'attendait pas: au vu et au su de tous,
sous l'habit d'un simple employé du collège, et son
fils comme élève. Mais ce dernier devint trop doué.
Ses progrès attirèrent alors l'attention de Lionel, qui
reconnut en lui l'héritage des Roxburry. Au jour des examens,
le seigneur de l'île s'arrangea pour que son neveu n'en
réchappe pas... Et depuis ce jour, Arthus de Roxburry était
devenu un homme violent pour essayer de sauver d'autres jeunes de la
cruauté des examens du Noble Masquer et du seigneur Lionel.





Le
silence se fit entre les trois nobles. La peine et la colère
faisaient rage sur le visage d'Arthus, et les deux futurs agents
patientèrent un moment. Puis Matsiak reprit d'une petite voix:


_Pouvons
nous compter sur vous, seigneur Arthus?”


_Assez
avec vos seigneur ou autres titres. Je ne suis plus rien aujourd'hui,
juste un surveillant de collège qui vient de perdre ce qui lui
restait de fierté face à deux jeunes débutants.
Mais au fond... Ce n'est pas plus mal. Évidement, personne
d'autre ne doit savoir. Je vous aiderai à cette seule
condition. Ça me fera plaisir de vous aider à survivre,
mais aussi de me venger un peu...”





Plus
aucun mot n'était nécessaire. Hochant tous la tête,
les deux mages et le seigneur déchu prirent le chemin du
campement des Devil-Walkers. La nuit désormais bien avancée
pris la couleur du sang et des flammes, alors que dans une danse de
mort et de rage, ils ravagèrent le campement tribal, et
abattirent leur chef.


Le
lendemain, Lorsque Roderick sortit dans la cour du collège, il
vit Matsiak et Ethan, épuisés, à genoux, avec
devant eux la tête du Grim Reaper rougissant la neige et, juste
à côté, une pile de lances calcinées.


Personne
ne posa de question quand à la démission du
surveillant. Aucun élève ne le regretterait,
assurément. Après un long entretien dans le bureau du
directeur, l'homme fit son baluchon, et se dirigea vers le port, une
grande épée en travers du dos.


Matsiak
et Ethan le regardèrent partir avec un soupçon de
tristesse. Après tout, ils étaient, avec Roderick, les
seuls à savoir qui cet homme était vraiment, et ce que
son cœur cachait.


Malgré
le fait que les deux amis n'aie pu terminer leur travail dans les
temps, ils furent tout de même acceptés pour la suite de
leur formation, sans que la participation d'Arthus ne soit jamais
mentionnée.


Pour
tout le monde à part Roderick, le surveillant et les deux
nouveaux agents, la mort de Grim fut attribuée à un
groupe d'illustres inconnus.


Alors
que le dernier semestre de cours approchait, il posèrent leur
regard sur les bâtiments du collège. Ils allaient finir
leur année, puis partir, ils le savaient. Et ils sentaient
confusément que, quelque part, ils vivaient là les
derniers instants ou on les protègerait un peu au moins...


_Allez,
Mat!” sourit Ethan. “Le cours de maîtrise de la foudre va
commencer, et il parait que la prof est dure!” murmura-t-il avant
de courir vers les portes des salles de cours.


Éclatant
de rire, le tout nouvel agent Tuifen prit la suite de son ami et
tenta de le rattraper sous les regards courroucés du jardinier
du collège.


Bientôt,
le soleil reviendrait, comme toujours..








Note
de l'auteur: Voilà, ce chapitre est terminé. Je devrai
sans doute le réécrire tôt ou tard, pour rajouter
un détail ou refaire un passage. J'espère que ça
vous a plu. Le titre de cette partie de l'histoire de Matsiak est un
hommage à Gilbert Cesbron, dont le livre "Notre prison
est un royaume" (robert Laffont, 1955) m'a rappelé mes
années de pension. Merci de votre patience, et bonne lecture.
Matsiak
Matsiak
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